Gomme quantique

En physique quantique, une gomme quantique désigne un dispositif permettant de rétablir un état de superposition quantique alors que celui-ci a été altéré ou supprimé.

L'expérience de la gomme quantique est une expérience d'interférométrie qui met en évidence plusieurs phénomènes quantiques fondamentaux, tels que l'intrication ou le principe de complémentarité.

Cette expérience est une variante de celle des fentes de Young et se fait en trois temps[1] :

  1. D'abord, l'expérimentateur reproduit l'expérience de Young en envoyant des photons à travers l'interféromètre à double fente, ce qui affiche les franges sur l'écran de détection.
  2. Ensuite, l'expérimentateur détecte à travers quelle fente passe chaque photon, sans modifier sa fonction d'onde, et montre que les franges d'interférence ont disparu. Cette étape montre l'existence de l'information, nommée « which-path » en anglais, qui entraîne la destruction des franges.
  3. Enfin, l'information « which-path » est effacée, après quoi les franges réapparaissent. (Plutôt que de supprimer ou d'inverser tout changement apporté au photon ou à sa trajectoire, ces expériences produisent typiquement un autre changement qui « estompe » le marquage effectué précédemment).

Le résultat clé est que le moment où la procédure de la gomme est effectuée (avant ou après la détection du photon) ne change rien[1],[2]. Une gomme quantique influence un état quantique de manière non-locale, c'est-à-dire à une distance arbitraire. On peut interpréter cela comme une influence instantanée, voire en provenance du futur (mais d'autres interprétations sont possibles). Quoi qu'il en soit, l'influence se fait toujours de manière absolument indétectable sans apport d'une information non quantique (typiquement des corrélations) en provenance du dispositif lointain. Cette influence se fait donc sans violation de la causalité, ni dépassement de la vitesse de la lumière et respecte ainsi les lois de la relativité restreinte et générale.

Le principe de la gomme quantique est utilisé pour améliorer la résolution de certains microscopes électroniques[3].

  1. a et b (en) S. P. Walborn et al., « Double-Slit Quantum Eraser », Phys. Rev. A, vol. 65, no 3,‎ , p. 033818 (DOI 10.1103/PhysRevA.65.033818, Bibcode 2002PhRvA..65c3818W, arXiv quant-ph/0106078, lire en ligne)
  2. (en) Berthold-Georg Englert, « REMARKS ON SOME BASIC ISSUES IN QUANTUM MECHANICS », Zeitschrift für Naturforschung, vol. 54, no 1,‎ , p. 11–32 (DOI 10.1515/zna-1999-0104, Bibcode 1999ZNatA..54...11E, lire en ligne)
  3. (en) Yakir Aharonov et M. Suhail Zubairy, « Time and the Quantum: Erasing the Past and Impacting the Future », Science, vol. 307, no 5711,‎ , p. 875–879 (PMID 15705840, DOI 10.1126/science.1107787, Bibcode 2005Sci...307..875A)

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